À ma sortie de la clinique, tout le monde a été bienveillant. Avec pudeur, bien sûr, sait-on jamais que leur âme parte à la dérive, par contagion. La déprime, c’est banal, ça arrive à n’importe qui, mais personne n’a envie d’explorer le gouffre vertigineux d’un esprit en proie à une douleur indicible.
Je suis rentrée chez nous, là où tu m’as aimée. Le vide m’a accueillie, avec sa cohorte d’objets qui racontent une histoire.
La nôtre.
Les petits papiers qui traînent sur la console à l’entrée, car tu avais vidé tes poches avant de partir. Ton écharpe noisette qui mettait tes yeux en valeur. L’exemplaire de La République sur ta table de chevet – je n’ai toujours pas compris cette passion que tu vouais à Platon.
Au fil des semaines, les visites se sont espacées.
Me revoir, oui, à condition que mon comportement ne leur rappelle pas tout ce que j’ai perdu, parce que, tu vois, la compassion, elle a quand même des limites, et au bout de plusieurs mois, il serait temps que je « vive de nouvelles aventures ».
Je sais qu’il faut avancer. On me le dit et me le répète. Les proches, tu t’y attends. Mais quand les voisins du bout de l’avenue s’y mettent…
Je déteste le mot « résignation ». Me résigner au silence, c’est t’effacer.
Je ne peux pas. Je n’y arrive pas.
Je préfère les larmes.
Les mots imposés : noisette – avenue – voisins – république – rentrée – aimer – résignation – explorer – aventure
Les textes de Ghislaine, patchcath, Célestine, Passion Culture, Josée, Laura Vanel-Coytte, Latmosphérique
Ton héroïne este attachée à son ex alors que la mienne semble heureuse de ne plus vivre avec lui. C’est bizarre comme les textes sont différents 😉 Grand merci Olivia
C’est que ce n’est pas vraiment un ex…
Ce chagrin…
Comme je le comprends Olivia.
Tu en parles si bien. Ça touche en plein cœur.
Merci Marie.
C’est l’histoire de Cécilia, que je vais développer dans un nouveau roman. En terminant la rédaction de Fragments d’âmes, je savais qu’il fallait que je raconte ce personnage, mais je n’étais pas prête.
J’ai écrit, entre-temps, Mosaïque de toi, et puis, cet été, illumination : les phrases que j’écrivais la nuit depuis plus d’un an (voir album photo sur FB), elles concernaient Cécilia. 🙂
Mon texte
https://latmospheriquemariekleber.wordpress.com/2019/09/06/lepreuve-de-force/
Comme je comprends chacun de tes mots(j’ai été veuve 2 fois)
Bisous Olivia
des que je peux j’irai lire les textes………
Car en ce moment une fatigue intense me tient………
Je me souviens, Ghislaine, et je ne peux que t’envoyer des pensées affectueuses.
Oh, ménage-toi, les textes ne bougeront pas.
Toujours un plaisir de te lire Olivia. Les mots semblent glisser sous ta plume!
Merci Josée ! 🙂
Coucou, Olivia. Ça faisait longtemps que je n’étais pas passée par là… Mais j’ai bien fait de venir jeter un coup d’oeil ! 😉 C’est un plaisir de te lire, ta plume est toujours aussi émouvante et maîtrisée. 🙂 Bises.
Merci Rebecca.
Comment avance ton bouquin ?
Doucement, mais sûrement… 😉
J’avais bien compris qu’il s’agissait d’une séparation douloureuse, mais jusque là, je la croyais volontaire, l’abandon par l’autre. Cette dernière lecture donne un éclairage tout différent et donne envie de relire les textes précédents !
Oui, le flou était volontaire. Mais l’un des textes précédents est très clair : https://oliviabillingtonofficial.wordpress.com/2019/03/21/tant-de-silence/