Le début du texte se trouve ICI.
— Octave. Cherche pas, une private joke entre mes parents, qui ne me l’ont jamais expliquée. Après tant et tant de questions, j’ai fini par déclarer forfait.
La jeune femme laissa sa langue s’emparer du prénom, le rouler avec langueur.
Songeur, il déclara :
— J’aime ta manière de le prononcer, très sensuelle.
Elle rougit. Décidément, t’es une vraie gourde ! Les yeux baissés sur ses mains cramponnées à son sac – déniché dans une brocante –, elle n’osa plus rien dire.
— Tu veux aller boire un café ? Ou quelque chose de plus fort, ou pimenté, pour te remettre de tes émotions ? questionna-t-il, taquin.
Elle ne leva pas tout de suite la tête, par crainte de dévoiler son empressement.
— Donc, tu envisages de me saouler pour amoindrir mes défenses, si j’ai bien compris ?
— T’es une coriace, toi, hein ?
— Non, juste prudente.
Avec un petit haussement de sourcils, il décréta :
— Quel changement, par rapport à mes souvenirs !
À nouveau, le rose s’empara des joues de Cécilia, qui se maudit d’être aussi sensible aux railleries d’Octave.
— J’étais jeune et stupide.
— Ça a changé ? Disparue, l’aventurière ?
Cécilia croisa les bras avant de répondre à l’invitation.
— Il y a plein de cafés dans la rue, où voudrais-tu aller ?
— Je te propose de choisir celui dont le nom te plaira le plus.
Ils quittèrent la galerie, déambulèrent sur le trottoir, nez en l’air à lire les enseignes. La proximité d’Octave électrisait la jeune femme : plusieurs fois, leurs mains se touchèrent et la peau de Cécilia picota à son contact. Elle avait envie d’entrelacer leurs doigts, de se coller à lui, qu’il passe un bras autour de ses épaules.
Cependant, pour cacher son trouble, elle s’éloigna un peu.
S’il le remarqua, il n’en dit rien. Il finit par rompre le silence qui s’était installé :
— Alors, ma douceur, tu ne trouves pas ton bonheur ?
Perdue dans ses pensées, Cécilia sursauta. Et… rougit. Encore ! Mais c’est pas possible ! À ce rythme-là, tu vas finir rôtie !
— Euh… Non, oui, c’est que… bredouilla-t-elle.
Elle se flanqua mentalement des claques puis constata qu’il ne ratait rien de ses mimiques tandis qu’il l’observait d’un air amusé.
— C’est une bouteille entière qu’il va te falloir, dis donc !
Cette fois, elle parvint à ne pas devenir écarlate.
— Bonne idée, j’irai dire coucou à mon pote coma éthylique.
Après un éclat de rire, il s’arrêta devant un café, L’obsolète.
— Et si on entrait dans celui-ci ?
Il poussa la porte sans attendre la réponse de Cécilia, la précéda dans l’établissement, dont les effluves chaleureuses les enveloppèrent. Il repéra une table de libre au fond, joua des coudes pour y parvenir.
Les mots imposés : obsolète – douceur – aventurière – brocante – pimenter – effluves – forfait
Les textes de Dan Gazénia, Marlabis, Guillemette Le Bras, Josée, Max-Louis
superbe 🙂 et ça donne le sourire 🙂
Merci Adrienne. 🙂
Comment s’empêcher de rougir ! Que la force soit avec elle !
Difficile, en effet ! 😀
Un moment de lecture agréable… une envie d’avoir la suite…
Merci ! 🙂
Je souris 😉 car on retrouve ces individus où le moindre frôlement de mains devient très sensuel…